éternité.

-
l'éternité est moins longue toujours
que l'éternité et un jour

que de tourner sept fois sa langue
fut-ce vers la fin.
-

soleil de juin.

--


le soleil de plein fouet
frappe ma peau
je suis son os
son jouet.


-

salve.

-


des souvenirs j'en ai assez
pour m'occuper à ressasser
des jours durant ad libitum
j'en ai assez.



-

écho estival.


-

le soleil pense tout bas

pour ne pas faire peur aux anges
et aux ombres qui doucement

sous le zénith sommeillent.
-

sulfurances.

-

double je suis double
partie du double et chacune
à la fois et l'autre aussi
double en partie
Je suis le double du double
et ainsi de suite double
je suis infin
i

[...]

je pénètre les autres par les pieds
sonde l'interieur de leurs entrailles
seul sur la terre à ma mesure
seul point commun seul lien au monde
mon ombre immense
je suis en eux je suis immense
immense aimant l'autre

-
tire des livres
ton savoir
tiroirs d'or
tirelires
retire toi
dans les livres
tours d'ivoire.

-

hey joe

( j'ai entendu dire que tu étais )


déjà déjà revenu
des j'adore à foison
des tisons de jade
des perles de feu
déjà revenu joe
déjà déjà revenant
hey joe
tout ce que tu as fait


entrevoir le grand jouir
et tomber dans l'oubli.



à la recherche d'un style
bille en tête sur le billot
de la pointe de mon stylo
je signe



ilôt de la nuit
ô soute ô couture
deux points de suspension
trois points de suture.



str.fka

-

haïkus o5.

-


-

sauf erreur l'amour
dure toujours sans exception
l'amour est terreur


l'amour dure toujours
le temps qu'il faut pour le dire
qu'il faut pour le faire


l'amour dure toujours
le temps qu'il faut pour le dire
moins longtemps qu'une vie



-

variations nippones

sur la mendicité
cartons.


s'il vous plaît messieurs dames
quelques sous pour manger
grand merci d'avance


j'ai faim s'il vous plaît
donne moi de l'eau
ou du liquide un billet


pourriez vous me dépanner
d'un peu de monnaie
je vous aime d'avance


c'est la saison dure
le gel agit sur mes doigts
je prie et j'ai faim


-

encore.

-



les talons au sol bien plantés
les choses en main
sur la hanche un émetteur sonore
une poésie dans la tête
l'eau de vie forte gravée en nous
puise dans nos veines carmin le songe
le rouge corail qui est en train
de pondre

puisse carmen nous aimer

un jour sur deux mal luné
manipulé tel un fauve encore jeune
sous le charme d'une déesse olympique
j'invente l'émotif ponctuel
un nouveau sport de furie
provenance inconnue et amere
destin pourri par le sol
un jour sur deux mal luné
et notre vie reprend son calme

ceinture en souplesse
ceinture à rebours
ceinture avant
double prise d'épaule


rebond du sol asymétrique
le beau réitère sous l'arbuste
son offre
il est premier partout en sport
mais il a beau gonfler le buste
la belle l'ignore de plus haut


la longueur du coffre
ne fait pas le trésor.

odk still.

-

il faisait beau.


-

il faisait beau
orphelins orages
nuages félins

papulles perlées en ronde
et d'autres lieux d'amour
inssaisisables

d'autres lieux d'amour
saissisants
il faisait beau
il faisait beau avant

mais ton amour me manque
ton amour me manque malgré tout
qui déposait une corne d'abondance
sur nos ondes plates en premier lieu
puis dans nos cellules souches
inoculées d'amour
d'amour destructeur

il faisait beau
il faisait beau avant


odk 2.o
-

contre tous.


-

si le mortier segmente nos fractures

contre leurs coups
bulle d'hémoragie
le rituel amusant d'aimer s'ouvre.
les audacieuses cimes flottent
d'arbres en feuille.
après plongée le coeur sort
enfin du flot
et le silence encore s'impose
hémostatique

contre tous les puritains
satisfaits pour peu
indifférent au doute
d'un souffle contradictoire
tout envoyer en l'air
contraint par l'existence
contraint

palpitant chemin souillure d'amphore
changer l'immonde pour un peu de pain
pour ses vingt ans changer de peau
cette saugrenue valeur qu'on nous vend
piège tendu à nos coeurs d'homme
je suis jeune d'une jeunesse sans âge
juqu'au bout des ongles séminaux.


odk o4-o5

-

odk strophes.



nostalgique d'un étang perdu
d'un or fondu pour la simple raison
que la vie prend son court
que la vie perd son temps


et c'est là que vivent nos peurs
misérables puces
et c'est là que suivent nos coeurs
peu sûrs de leurs droits

où en es tu de ton bonheur qui déborda
comme un ouragan imprévu
sans but
comme d'occuper l'espace
comme d'occuper le temps
sans aucun secours
à demi-voix

soudain aux piqures de rappel
soudain mon corps se rappelle
à qui j'ai l'honneur de penser

tourbillon sans but
orgie de mots
lutte sans merci
les grands fonds s'ouvrent
effluves de bonheur
où en est l'amour
le druide s'interroge
sans aigreur aucune
il pose une question
au buste de l'écrivain
qui sourit bêtement sûr de soi

nos patins glissants lorgnent sur le plancher
dur plancher de l'insondable
je t'aime j'en suis sûr
je t'aime j'en suis saoul
qu'accélère le temps qu'il faut
un homme épanoui en vaut deux
vivre sans fond passer l'instant
dans une ellipse le vent me fauche
aucun souvenir n'est étanche.

odk manifeste.


nominal.

-



boulevard solitude, elle, pleurant
statut de marbre aux veines d'or
parfumée pour l'hiver
pleurant un homme qu'elle n'a plus


allée de buis
ornée de lacs
bordée de nuit
de lilas



beauté parmi les belles
à vue de nez
infamie sans nom
d'oeil à bientôt


vertu
vertige
ouverture
hiver


ce plaisir inconnu
aveugle superbe
impression ou présage
orgasme féminin


23:27


-

haïkus.






5 7 5 métrique
nous sommes dans le 7 du centre
entourés
d'essence

en dehors du bleu
les oiseaux chantent le ciel beau
dehors il fait gris


baille petit poème
un bonzaï poème nippon
haïku par la taille


j'aime à en mourir
rire est le propre de l'homme
mourir est sa fin




divers.

phénomène d'inspiration



je m'arrête l'instant de porter attention à ce qui
me retenait alors, ma lecture, je sens l'annonciation
d'un évènement cognitif, écoutons. J'entends encore
indistinctement mais l'ombre nette se profile d'une
vérité inconnue, prévois l'horizon proche du futur
et l'arrivée imminente d'un vérité nouvelle, laisser
libre mon âme et la détacher de tout pour que cet
inespéré corps tant désiré s' y accroche ...


Les vases sont vides et nous retiennent au fond.
-

x fulgurances.

-

deux yeux ronds
d'un coup deuy
deuz ecce zeus

sérénade.


-

[tatami]

oy tsuki
catastrophe
comité aguerri
au tapis.

str.

-



insistants
instants
incessants
un c'est cent

triolet.

-


-

The only problem
with Haiku is that you just
get started and then

auteur inconnu

-

une nuit s'est attachée à ma jambe
la pilosité du plaisir
charme inouï des contrées polaires
effroyable nouveau de l'enfan
t


-

voilà comment je vois le monde
océan d'amertume
concessions éternelles


-

elle m'est indispensable
comment ai-je pu vivre sans
c'est impensable
comment pourrais-je vivre sans
comme j'ai toujours vécu sans

-


le mot
le moment
précisément
en ce moment



-

- sous le coup de l'émotion -
- sous le coup de l'instant -
- on dit des mots -
- qu'on regrette sur le champ -

-

en haut du sapin
quiproquo
à l'ombre des vents
le vent dans les ombres



-


oignons.

coulent mes yeux
le bain
mon nez
je suis heureux.


-

comme un oedème
je t'aime
comme un fou
peau blème


-


partout suis moi
me suis mis
ô monde.


-


j'ai fait le tour de moi
et j'y reste
je reste perplexe
béat



-


couple sous vide
sous coupole
presse - people
démarriage

-

sur mon petit nuage
juste la place
pour mon bonheur et toi.

-

écrit sur la porte :
plaque identité
ref. x o y
judas invisible
-

je racle ma bouche à l'orée des draps
racle ma solitude à la recherche d'une langue
mesquine masturbation alanguie



-




je cherchais à tâton dans le noir sur le bureau
de quoi noter
ce que je cherchais à tâton dans ce fouillis
ma capture
de quoi rêver.



-

quatrains

10 fulgurances.

fulgurant
-



-

-


le regard change
et les choses changent
le regard change
les choses qu il touche


-


ce ne sont pas des choses qui se disent
ce sont des choses qui se vivent
et se visent :
je t'aime

-



l'amour te sied si bien
et il m'a scié si bien
émacié
que la minceur est belle



-

rien ne sert de se mentir
tout semblait mieux hier
l'herbe était plus verte
le temps était m
eilleur



-


le temps cesse de filer
les secondes de couler
laisse venir
la couleur du jour



arrière goût d 'incomplétude
impression d'infini
dégoût dép
rime



un hiver des possibles
domine deux des finitions
des rives abilitées
scolaires
un arbre un pont
des rus


-

secondes où l'on flotte hors du temps
son mouillé d'ondes sèches
après avoir éjaculé
le temps des calcul
s
-
fulgurant
-

boucle.

-
je t'ouvre
tu me découvres
je te déshabille
tu t'ouvres.
-

fulgurance o1

fulgurance o2

fulgurance o3

fulgurance o4

fulgurance o5

fulgurance o6

-

remplir une bouteille ou attendre vendredi
fort d'un chance humaine de perception bizarre
l'échéance reste là même chose là inhumation



courant 2003.

-

fulgurance o7

fulgurance o8

fulgurance o9